20 Août | Santiago | J29

Nous voilà à Santiago. Nous y sommes depuis cinq heures. Il s’agit probablement de l’arrêt le plus désagréable pour nous. La ville est une grosse boutique où tout se monnaye. Les pèlerins arrivés se convertissent, en seulement une douche, en des touristes boulimiques. Les Blancs Mollets que nous suivions depuis l’aube avec poussettes, enfants brandissant des croix, chantant Jésus en chœur, s’empiffrent de la fameuse tarte de Santiago, vêtus du bob Santiago, du tee shirt Santiago du short Santiago, des chaussettes et des claquettes Santiago. On ne compte plus le nombre de pin’s Santiago et autres bricoles dont les magasins regorgent.

Nous avons eu peine à entrer dans la cathédrale. Tous les accès sont des boutiques où l’on trouve des peluches de l’apôtre, des céramiques Santiago, des préservatifs Santiago… et j’en passe. Au cœur de la cathédrale une foule hagarde fait de nombreuses queues dans tous les sens pour voir l’orteil de Saint Jacques, la dentelette de l’apôtre,  l’encensoir… Les discussions de toutes parts y forment un vacarme assourdissant qu’une « police de la cathédrale » cherche à calmer en demandant le silence à l’aide d’un porte-voix. Une véritable foire d’empoigne que nous avons cherché à fuir rapidement après quelques photos et une bougie électrique allumée. Mais la sortie se fait à nouveau par une série de boutiques où l’on trouve des mugs Sainte Vierge, des coquilles Saint Jacques, des crayons à papier en forme de bâton de pèlerins, des sucettes en forme de crucifix, etc.

La ville est froide et le pèlerin est déplacé de places en places pour consommer, comme un troupeau de vaches dont les commerçants seraient les gardiens. Nous nous sentons vraiment perdus et vraisemblablement pas à notre place ici. C’est d’ailleurs une bonne chose. Nous n’avons pas voulu faire la queue pour obtenir la Compostella. Nous nous sommes juste assis à la terrasse faisant face au bureau des pèlerins. Une foule patientait dans la rue formant une queue de pèlerins immobiles, attendant en plein soleil le papier attestant qu’ils ont bien marché. Nous sirotions une bière à l’ombre à ce moment-là. Nous ramènerons de l’océan quelques coquillages, cela vaudra tous les certificats imaginables.

Demain matin nous partons donc dès le lever du soleil pour aller en direction du Cap. Nous devrions y être en trois jours si tout va bien. Nous avons vraiment besoin de nous éloigner de toute l’agitation que nous ressentons vraiment comme une agression ici. Pas moyen de se reposer à cause des italiens et des espagnols, pas moyen de se parler dans la rue à cause des vrombissements des véhicules. Dans les cafés les serveuses bougonne claquent les assiettes, traînent les chaises… Les montagnes nous manquent.

Nous allons tenter de nous frayer un petit chemin ce soir afin de passer une soirée agréable, au calme. Cela semble davantage tenir du miracle que du possible.

Je n’ai qu’un mot à dire : FUYONS !

Ville de départ : Santa Irene
Ville d’arrivée : Santiago
Distance parcourue : 20 km
Durée totale : 4 heures 30

Distance totale : 808 km

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