21 juillet | Bordeaux | J-2

Parés pour le départNous sommes à un jour du départ pour Saint Jean Pied de Port. Dans 24 heures nous serons dans les Pyrénées et nous passerons une dernière soirée avant de s’engager sur le chemin.

Cet instant nous l’avons attendu. Je ne me souviens plus du moment où nous avons décidé de partir sur le chemin, ensemble. Je me souviens en revanche de chaque jour qui a suivi, depuis des semaines et des mois, où nous avons attendu, tout en le préparant, ce jour du départ. Nous avions comme rendez-vous avec nous-mêmes, ce jour, avec nos appréhensions, nos espoirs, nos craintes, nos peurs, pas toutes partagées.

J’ai le beau rôle, j’ai déjà foulé les cailloux du Camino. Je sais à ce jour qu’il ne peut nous apporter que de belles choses. Je sais aussi qu’on ne peut rien savoir avec certitude à propos du Camino. Allan, lui, me suit presque à l’aveugle, avec ce qu’il lui faut de confiance pour ne pas partir dans l’autre sens en courant, mais en craignant l’inconnu. Je cherche à le rassurer et m’en empêche en même temps car le Camino est unique pour chacun et bien qu’il appartienne à tous ceux qui l’empruntent, il est différent pour chacun.

Demain à 13 heures je quitterai mon bureau et je m’engouffrerai dans les rues de Bordeaux pour me débarrasser de tous mes attributs de citadin. Nous prendrons la direction de Puch d’Agenais où nous troquerons le chat contre papa, puis nous prendrons la direction de Saint Jean Pied de Port où l’arrivée est prévue pour la fin d’après-midi.

Nos sacs sont prêts. Celui d’Allan fait 9 kilos 400. Le mien avoisine les 12 kilos, en comptant mes deux gourdes pleines, pour deux litres d’eau en tout, un garde-manger de 2 kilo 250 et mes bâtons de marche que j’aurai en main théoriquement. Nous avons optimisé au mieux. En relisant mon carnet de voyage de mon premier Camino je constate que mon sac d’alors faisait 18 kilos… Je me souviens de la souffrance causée par cette erreur, et je prends ma revanche. Je me souviens de la bienveillance de Nathalie, du Québecois, d’Elisa, mes rencontres du premier Camino, qui m’avaient surnommé « celui qui porte 20 kilos »

Demain nous partirons pour un périple d’une durée indéterminée, en destination du Cap Fisterra, qu’on surnomme le bout du monde, là où l’océan vient lécher des falaises tranchantes du haut desquelles le point de vue… le point de vue, est imprenable.

Nous avons parcouru depuis deux mois probablement 200 kilomètres de randonnées pour nous entraîner, sur différents terrains de Gironde et de Lot et Garonne. Allan a fait ses chaussures achetées en Octobre dernier. Nous nous sommes acclimatés à nos sacs qui sont relativement légers, puisqu’en soustrayant la nourriture que nous consommerons sur les premières étapes et en ne remplissant pas les gourdes d’eau, nous porterons chacun moins de 10 kilos. Le temps, au regard de la météo de ces prochains jours, semble des plus clément pour la saison. Nous aurons des températures douces au matin (autour de 13C°) avec des maxima ne dépassant pas les 30C°. Nous suivons quand même de près les annonces qui prévoient des orages sur les Pyrénées lorsque nous les traverserons. En cas de mauvais temps il existe évidemment la voie basse, plus sûre que celle des sommets. Mais cela nous ferait deuil de ne pas affronter ce toit du monde, depuis lequel, en Octobre dernier, nous avons pu observer l’Océan, non sans une certaine extase.

L’aventure qui nous attend demain s’annonce belle. Merveilleuse. Nous l’avons attendue. Nous n’en attendons rien, nous sommes juste prêts. Prêts à tout. La nuit va être longue. Si Allan reste un peu crispé, je n’arrive pas à me départir d’un sourire d’excitation.

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