24 Juillet | Zubiri | J2

Ville de départ : Roncesvalles
Ville d’arrivée : Zubiri
Distance parcourue : 22 km
Durée totale : 6 heures

Distance totale : 47 km

Nous comptons les dépenses. Les dépenses financières mais bien d’autres encore. Il y a la dépense énergétique ou la dépense de nos consommables ; fruits secs, eau, savon et lessive. Nous devons tout optimiser pour trouver le juste milieu entre le manque et le trop. Le trop crée du poids et de l’encombrement, qui ne nous permettent pas d’avancer correctement. Nous risquons de nous blesser. Le manque nous met en danger. Sans eau, nous n’avançons pas. Sans nourriture, nous sommes tributaires des commerces et restaurants. Sans produits de toilette, nous serons contraints d’acheter dans une épicerie un contenant qui sera toujours démesuré et bien plus lourd que ce dont nous aurons réellement besoin, ce qui nous ramènera au trop.

Partir à l’aventure, même si l’aventure est une petite aventure, c’est s’approcher du fantasme de l’autonomie. C’est posséder sur soi tout le nécessaire en un rien de place. C’est n’avoir besoin de rien et pourtant n’avoir presque rien sur soi. C’est pouvoir fabriquer de l’insolite avec deux objets simples. C’est enfin savoir tout abandonner si besoin, et à l’inverse savoir s’approprier ce qui a été abandonné en cas de besoin.

Aujourd’hui encore la nature nous a réservé un spectacle fabuleux. Le nuage d’hier découvrait lentement le sommet de certaines petites montagnes arrondie tant qu’on aurait dit des seins charnels et généreux débordant de la surface d’un bain de lait. La grandeur de ce paysage mérite qu’on y revienne à plusieurs reprises. Si nous connaissons ce chemin pour l’avoir emprunté deux et trois fois, il n’a jamais manqué de surprises.

Nous sommes arrivés très tôt à Zubiri, aux alentours de midi. Nous aurions pu poursuivre mais le soleil est brûlant et nous devons avancer avec prudence. La traversée des Pyrénées nous a demandé une belle énergie, nous devons recharger nos batteries pour aborder la suite aussi tranquillement que le début.

Notre entrainement nous permet de profiter pleinement du chemin. Et même si Allan cumule deux belles ampoules – écorchées vives et purulentes, d’un diamètre de 4 cm pour l’une et un peu plus pour la seconde – nous faisons preuve d’un état de santé et d’une endurance très agréable. Le repos de cet après-midi, après seulement 22 kilomètres, va nous permettre d’arriver très tôt demain à Pampelune, jour de la Saint Jacques. Nous imaginons qu’il y aura probablement des festivités pour cette date très importante en Espagne. Dans tous les cas nous aurons le loisir de passer l’après-midi et la nuit à Pampelune, capitale de la Navarre. Après Pampelune, nous allons viser les petits villages pour nos haltes.

Allan, que l’oisiveté et la paresse effrayaient avant de partir, profite de la lourdeur de l’après-midi pour se livrer à une sieste profonde. Il n’est que 17 heures, et nous avons le loisir de ne rien faire ! J’irai tremper mes pieds dans la rivière qui coule dans Zubiri. L’eau est fraîche et l’ombrage dense. Nous finirons avec une petite lecture, le temps que le linge sèche. Si tout va bien, nous devrions dépasser demain vers 6 heures du matin l’endroit où nous nous étions arrêtés en Octobre dernier. Au-delà, Allan ignore tout, et moi aussi finalement.

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