27 Juillet | Villamayor de Monjàrdin | J5

Depuis Puente la Reina nous entamons une succession de changements. Le paysage tout d’abord. Les montagnes arrondies et verdoyantes du Pays Basque ont cédé la place à des montagnes plus brutes, qui de loin donnaient à voir des pans comme les falaises de Mers les Bains. La végétation est aride et sèche. Les arbres sont bas et l’on croise surtout des oliviers, des figuiers et des noyers. La terre est rouge vif comme on le voit sur les photos. Une terre idéale pour la vigne qui semble se porter à merveille ici. Les ceps sont moins taillés qu’en France et montent haut en donnant un feuillage très dense et des troncs maigres. Certaines maisons font courir des pieds de vignes sur plusieurs étages.

Nous avons changé de groupe de pèlerins aussi, car nous avons décidé de poursuivre après Estella, la fin de l’étape du jour. Nous sommes allés dans un petit village, Villamayor de Monjàrdin, cumulant aujourd’hui une grosse trentaine de kilomètre. Ce très petit mais très joli village nous offre une bière à l’ombre, avec un vent léger et un soleil qui nous réchauffe. Car oui, malgré un soleil de feu, le vent est frais. Ce village nous offre également une petite épicerie dans laquelle nous avons trouvé une crème pour les pieds d’Allan qui ne manquent pas de surprises. Si le pied gauche paraît guérir, le droit reste suintant. Les plaies en séchant craquent. Un joli spécimen que nous allons traiter avec cette crème à la verveine.

Comme lors de mon premier camino, les étapes de plus de trente kilomètres transforment les gens en vieillards paresseux, claudiquant et se déplaçant de terrasses en terrasses. Cet état de fatigue est doux, infiniment doux. Cette douce paresse nous plonge dans un état de bien-être qui occulte totalement les douleurs. Nous profitons chaque instant des petits cadeaux, des petits miracles du quotidien. Ici c’est une fontaine, là une boulangerie, ou bien encore un arbre sous lequel prendre un peu d’ombre.

Des rencontres également, qui se font. Frédérique et Sybille, avec qui nous avons partagé une partie de dés hier soir, nos deux amies dont nous ignorons les noms et avec lesquelles nous marchons depuis deux à trois jours. Valério, l’italien, Zoltan le hongrois, Kathia l’italienne, Shine la londonienne… Autant de surprises éphémères dont nous garderons longtemps et vif le souvenir.

Notre chambre de ce soir dispose d’une terrasse depuis laquelle nous avons un panorama à couper le souffle. Nous la rejoindrons ce soir pour y partager un peu du vin d’Irache que nous avons tiré cet après-midi à la fontaine, la fameuse fontaine qui propose deux robinets, dont un d’eau et l’autre de vin. Nous en avons rempli nos gourdes ! Peut-être même que c’est au vin d’Irache que nous devons l’anesthésie de nos petits bobos et grâce à lui que nous pouvons profiter de ce charmant point de vue.

Ce soir je suis ému. Heureux et ému de tant de beauté, de bonheur, de plaisir et de découvertes avec mon copilote qui ne manque pas de me rendre fier !

Nous vous embrassons fort.

Pour répondre à Marylène qui me faisait la réflexion à propos des photos où je suis omniprésent… Allan profite de la marche pour me photographier en plein effort, en pleine extase. Moi, je ne le photographie que durant les pauses que nous faisons lorsque nous sommes à bout de souffle. Le résultat : j’ai l’air sportif et guilleret sur les photos, Allan a l’air épuisé et est souvent assis… Je vous rassure, il va bien ! Il galope et son air fatigué n’est qu’un effet d’instant.

Ville de départ : Puente la Reina
Ville d’arrivée : Villamayor de Monjàrdin
Distance parcourue : 31 km
Durée totale : 9 heures

Distance totale : 122 km

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