31 Juillet | Belorado | J9

Ville de départ : Azofra
Ville d’arrivée : Belorado
Distance parcourue : 39 km
Durée totale : 10 heures

Distance totale : 239,5 km

Il m’aura fallu une première pinte de bière pour débuter l’article que vous lisez. Il y a six ans, le temps pluvieux et le coup du sort m’avait fait partir d’Azofra et arriver à Belorado, presque 40 kilomètres plus loin. J’avais été tellement épuisé que je n’avais pas écrit ce soir-là. A six ans d’intervalle, la journée fut exactement la même sur un plan climatique. Vent, pluie et froid. Un temps à nous donner envie d’un chocolat chaud. Le résultat c’est que nous avons atterri à Belorado, en Castille, comme je l’avais fait il y a six ans, après 39 kilomètres auxquels il faudra en rajouter un peu du fait de la modification du trajet suite à la construction d’un grand club de golf en plein milieu du Camino.

Nous avons rattrapé  le groupe d’allemands rencontrés à Ventosa, avec qui nous avons lié une chaleureuse relation. Nous les avions laissés partir hier, et ce matin, lors de notre petit déjeuner, quelques heures après notre départ, nous les avons retrouvés. Nous nous sommes quittés dans une ville où les deux plus âgés avaient prévu de dormir, de longue date. Cette séparation avait quelque chose d’une petite déchirure. Ces sourires et cette bienveillance ainsi que nos quelques échanges pudiques vont nous manquer. Nous ne les connaissions que depuis 48 heures. Mais nous garderons longtemps le souvenir de leur passage sur notre camino. Et peut-être aussi l’espoir de les re-croiser plus tard car leur destination est la même que la nôtre. Je suis heureux de voir qu’Allan partage l’essence de ce que j’avais déjà vécu en solitaire. J’avais été surpris à l’époque pour cet attachement que se vouent certaines personnes quasi instantanément.

Ce soir nous sommes donc fatigués mais très heureux. Nous avons rencontré deux nouvelles françaises hier, que nous avions laissées filer à Azofra. Nous les avons redépassées aujourd’hui, et nous pensons les retrouver plus tard.

Les photos d’Allan vous rendront compte des paysages et surtout de la lumière de ce matin. Nous avons traversé d’innombrables champs de blé sous un ciel orageux, avec un soleil d’été, nous offrant des contrastés saisissants.

Hormis les paysages, les villes ont quasiment toute quelque chose d’extrêmement sinistre. Ciruena, que nous avons traversée ce matin en espérant y prendre le petit déjeuner, est une succession de maisons modernes construites à la chaîne, toutes similaires. Ces quartiers sortis de terre au beau milieu des champs de blé nous donne une étrange impression de tristesse. La plupart de ces maisons, dont certaines ne sont pas finies (et paraissent abandonnées) sont en vente.

Je n’avais pas ce souvenir d’une Espagne parpaing et de ces quartiers qui ressemblent à ceux des séries B américaines. Nous espérons à chaque village trouver un peu d’authenticité. Mais à défaut de ces quartiers « cartons », nous ne trouvons que des petits villages délabrés, où seulement quelques maisons semblent habitées, autour d’une fontaine offerte aux pèlerins et d’une épicerie où l’on trouve de tout. Tout le reste du nécessaire, dans ces villages, on le trouve dans le camion qui vient livrer tout ce qu’il faut.

Il nous reste une cinquantaine de kilomètres avant Burgos, soit deux journées tranquilles de marche. De quoi finir de soigner les talons d’Allan avant la Meseta. Nous terminons ainsi notre première partie du chemin, celle où le corps est mis à l’épreuve. Nous nous sentons chaque matin des forces insoupçonnables la veille. Et alors que nous ne sommes pas capables de marcher bien droit le soir, le lendemain nous faisons sans peine notable 10 heures de marche. Nous sentons plus que jamais l’incroyable machine qu’est le corps et l’importance de prendre soin de chacun de ses rouages, de ses articulations, de chaque partie, y compris de l’esprit, afin de poursuivre notre route jusqu’au « Bout du monde », au Cap Fisterra, pour aller laver notre esprit dans les vagues éclatantes de l’océan.

Nous vous embrassons fort et pensons plus que jamais à vous. Merci pour vos messages qui nous touchent au plus profond. Merci Zoé pour ta présence au-delà des kilomètres qui nous rassure. Merci Marylène pour tes pensées qui donnent du vent à nos ailes. Merci Michelle pour le sourire que tu nous offres chaque matin. Denis, nous volons à pleins poumons ! Papa, sois heureux pour nous, et si le chemin te tracasse, la seule chose à faire est d’enfiler tes chaussures et de venir nous rejoindre. Magali, nous pensons fort à toi et espérons que par chez toi les choses suivent leur cours paisiblement. A tous nous vous envoyons des grappes de bonheur depuis le Camino !

Ps. Suite à quelques bugs, nous avons trouvé l’astuce pour vous faire vivre nos journées en photo dans l’ordre chronologique ! Les premières photos seront désormais les plus anciennes.

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