Encore une belle soirée que celle d’hier, encore de la douceur, du bien-être. Une pizza dégustée dans son plus simple appareil, sous des arcades, dans un coin de place, avec un vin du Bierzo. Comme le dit Allan, à quelque chose près, le bonheur est une chose simple. C’est vrai !
Nous avons visité ce château des Templiers qui fait la renommée de Ponferrada. Nous avons avalé les chemins de routes, des tours défensives, des corridors, des escaliers étroits, des meurtrières, des créneaux, tadadam ! Une sacrée expédition dans l’histoire. Mon vertige a toutefois manqué de me laisser prisonnier d’une plateforme flanquée en haut d’une tour dont l’escalier me semblait plus un mur d’escalade piégé qu’un escalier.
Nous avons passé une très belle soirée, nous perdant dans les rues de Ponferrada, pour terminer notre escapade au Café du Théâtre où le patron, très appliqué, a recouvert les murs de ses diplômes divers de découpeur de jambon et de présentation de jambon tranché sur assiette. Un véritable prodige du genre.
Nous avons atteint Villafranca del Bierzo sans trop de difficulté. Nous avons donc poursuivi notre route au-delà de cette fin d’étape. La suite fut assez édifiante. Nous nous sommes engagés en contrebas de montagnes dont les flans ont été ravagés par les flammes. En plus de cette vision apocalyptique, une odeur de suif nous a accompagnés un long moment. Cette partie du chemin, longeant l’autoroute, m’avait à l’époque laissé un agréable souvenir, de nature, de relief, d’odeurs, d’ombrage. Aujourd’hui nous avions l’autoroute et des pans de montagnes carbonisés avec des arbres noircis, mourants, et une végétation totalement éradiquée.
Peut-être aussi qu’il ne s’agit que d’une façon de voir les choses et qu’en d’autres circonstances j’y aurais vu autre chose. La fatigue nous laisse parfois peu l’occasion de prendre du recul, de respirer à plein poumons et de sourire quoi qu’il arrive. La fatigue nous atteint parfois au plus profond et découvre des parties de nous qui n’ont pas l’habitude de se montrer. La fatigue, ou autre chose, nous met à nu, nous met face à nous même, et nous donne à voir ce que nous n’imaginions pas croiser, ce dont nous ne sommes pas fiers, ce que nous aimerions changer. Je parle pour moi, bien sûr, Allan étant déjà parti se reposer.
Demain nous serons à O Cebreiro, après une montée qui s’annonce difficile. Nous pénètrerons alors en Galice. Par beau temps, depuis le somment de la montagne, on voit Santiago. L’idée d’une arrivée prochaine nous effraie. Nous ne nous sentons probablement pas encore prêts à rentrer, à nous remettre dans des rails que nous avons quittés il y a trois semaines, à reprendre des costumes que nous n’avons pas eu le sentiment de quitter.
Le froid de nos montagnes est saisissant. Je rentre me mettre à l’abri et retrouver Allan qui doit en ce moment dormir à poings fermés. Ces siestes que nous avons mis de nombreux jours à adopter nous sont désormais indispensables. Elles nous offrent deux jours en un. Un vrai bonheur que de se réveiller deux fois le même jour…
Nous pensons très très fort à vous et nous vous embrassons.
Ville de départ : Ponferrada
Ville d’arrivée : Trabadelo
Distance parcourue 34 km
Durée totale : 8 heures
Distance totale : 613 km
Les commentaires sont fermés.
je rentre de Bordeaux ce jour 15, on vient de lire les 3 résumés du 13, 14 et 15. Chez vous à Bordeaux , tout va bien, je continue la rénovation électrique , la véranda est casi terminée, j’ai même mis une prise dans le salon en perçant le mur en pierre. J’y reviens jeudi prochain. Les Bordelais sont en vacances, je peux garer ma voiture très facilement dans votre rue.
Nous avons lu avec maman le commentaire de « Carolinette ». Elle vous parle entre autres des punaises de lit. Je comprends que ça finit peut être par vous agacer mais vous n’êtes pas responsable mais victime hélas. Voilà un article paru dans le journal Ouest France. panique à Tours : des punaises de lit partout !!!. Les pèlerins ramènent des œufs dans leur sac, un œuf = 1 punaise . 1 punaise = environ 400 œufs etc…et comme dit « Carolinette » il est possible qu’il y ait des œufs au fond de votre sac. Maman s’affole c’est normal. je vous ai dit comment se passe le retour: je vous récupère à la frontière à IRUN, on mettra chacun de vos sacs dans des grands sacs plastiques fermés hermétiquement. je vous amènerai des vêtements de rechange , que vous mettrez avant de monter dans la voiture. il est préférable de prendre toutes précautions .
Maman: papa dit n’importe quoi, si vous pouviez faire tout laver comme vous l’avez fait une fois afin d’avoir une tenue propre sur vous et tout le reste comme dit papa on mettra dans les sacs plastiques avant de renter dans la voiture.
Papa: laver à 60° c’est la condition pour tuer les œufs or malheureusement tout ne peut pas être laver à 60°.
la solution de tout congeler est impossible ici, au Québec peut être il doit faire froid souvent là-bas, d’ailleurs comment ces punaises résistent avec des froids pareils !!
maman ne dit plus rien, elle est partie se coucher, je vais y aller aussi, je vous souhaite une bonne marche demain. je pense que vous allez arriver à Saria peut être plus loin, c’est de la descente, 1000 mètres. Donc d’après moi vous êtes à Santiago le 19.